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Présidentielle américaine 2024 : Joe Biden et Donald Trump s’avancent vers un nouveau duel, après un Super Tuesday sans surprise

La Virginie a été la première à tomber dans l’escarcelle de Donald Trump. Puis les Etats se sont succédé, mardi 5 mars, au cours d’un morne Super Tuesday. Les chaînes d’information américaines essayaient d’animer cet apogée traditionnel des primaires, à grand renfort de cartes, de bandeaux dramatiques et de données actualisées. Mais l’issue était claire : Joe Biden et Donald Trump volaient vers l’investiture, chacun dans son couloir dégagé.
Donald Trump, qui devait compter sur le soutien de 893 délégués au terme de cette nuit, pourrait atteindre le seuil de 1 215 délégués vers la mi-mars. La perspective d’un nouveau duel entre le président démocrate, 81 ans, et son prédécesseur, 77 ans, ne peut plus être sérieusement contestée dans les urnes, au regret d’une majorité claire d’Américains.
Donald Trump a vécu une soirée triomphale. Au-delà de ses victoires successives, ce sont les marges qui disent sa mainmise totale sur l’électorat républicain. Dans des Etats très conservateurs comme l’Alabama, le Tennessee ou l’Oklahoma, il a obtenu plus de 70 %, infligeant une humiliation à son adversaire, l’ancienne ambassadrice Nikki Haley. Au Texas et en Californie aussi, les deux plus gros pourvoyeurs de délégués, il parvenait à franchir cette barre symbolique.
Mais cette vague trumpiste ne dit rien de l’état du pays ; elle confirme surtout la mue définitive du Grand Old Party (GOP), repris à la base par le mouvement MAGA (Make America Great Again). Les vulnérabilités de Donald Trump demeurent identifiées. Une partie de l’électorat de Nikki Haley se refuse d’envisager un vote en sa faveur en novembre, même s’il est risqué d’en prévoir l’importance.
Dès lundi, à la veille de Super Tuesday, Donald Trump a commencé à polir son langage. Il a renouvelé l’exercice mardi soir. « Le succès va conduire à l’unité de notre pays », a-t-il dit. Cela sonne moins comme une promesse que comme un aveu de faiblesse. La personnalité de l’ex-président, ses 91 chefs d’inculpation dans quatre affaires ou encore sa promesse de devenir un « dictateur », le premier jour de son mandat, alimentent un rejet fort de sa candidature. Joe Biden souffre de son âge et de sa fragilité. Donald Trump souffre de Donald Trump.
Si la domination de l’ex-président est spectaculaire dans les zones rurales, il peine davantage dans certaines zones urbaines convoitées, qui seront décisives en novembre, comme la ville de Richmond (Virginie). Sa marge finale, dans cet Etat, semblait bien inférieure, par exemple, à celle que prévoyaient les sondages. Donald Trump a même perdu un Etat modéré, le Vermont, offrant une sorte de prix de consolation à Nikki Haley.
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